ALIEN : ROMULUS, la renaissance de la saga ALIEN - Entretien exclusif avec Isabela Merced (Kay) (2025)

ALIEN : ROMULUS, la renaissance de la saga ALIEN - Entretien exclusif avec Isabela Merced (Kay)

Article Cinéma du Vendredi 02 Aout 2024


Tout à la fois suite et préquelle, ce nouveau chapitre signé Fede Alvarez possède tous les atouts pour séduire les fans de la célèbre franchise, après avoir été validé par Ridley Scott & James Cameron.

Le passage de relais, de Ridley Scott à Fede Alvarez

Fede Alvarez, le producteur exécutif, co-scénariste et réalisateur d’ALIEN: ROMULUS est né en 1978 à Montevideo, Uruguay, un an avant la sortie de l’ALIEN original de Ridley Scott. En tant que réalisateur & co-scénariste (avec son co-auteur récurrent Rodo Sayagues), il a abordé l’épouvante avec le remake réussi d’EVIL DEAD (2013), le formidable film d’action et de suspense DON'T BREATHE : LA MAISON DES TÈNÈBRES (2016) et le thriller policier avec MILLENIUM : CE QUI NE ME TUE PAS (2018). En 2022, le tandem Alvarez & Sayagues a signé l’histoire du remake de MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE, dont le scénario a été finalisé par Chris Thomas Devlin.

Après avoir remporté ses premiers succès à Hollywood, Alvarez a été rapidement courtisé par les grands studios. Et lorsqu’un des responsables de la Fox lui a demandé à quel projet il aimerait s’attaquer dans l’idéal, il a spontanément répondu «un nouvel ALIEN!». Il lui aura fallu attendre presque une dizaine d’années pour que ce rêve puisse se concrétiser – Ridley Scott étant lui-même à l’oeuvre sur ses préquelles PROMETHEUS et ALIEN COVENANT – mais c’est désormais chose faite.

Dans ce dossier en plusieurs parties, ESI va vous raconter comment le projet ALIEN: ROMULUS a vu le jour, pour vous faire patienter jusqu’à sa sortie en salles, le 14 août.

Un pitch vraiment convaincant

Si l’idée forte décrite par Fede Alvarez à ses interlocuteurs les a marqués au point de la faire aboutir dix ans plus tard, c’est bien parce qu’elle était profondément ancrée dans les fondations de la saga, et plus précisément dans les deux chefs d’oeuvre initiaux que sont le fascinant ALIEN originel de Ridley Scott et le fabuleux ALIENS, LE RETOUR de James Cameron. C’est un plan initialement retiré du montage du deuxième opus et inclus dans les bonus des DVD et Blu-Ray du film qui a donné à Alvarez l’idée du concept initial d’ALIEN: ROMULUS: un court moment où l’on voit un groupe d’enfants courir dans les couloirs de la colonie construite sur le planétoïde LV 426.

Alvarez songe alors à la triste vie que ces gamins vont devoir mener enfermés dans ces bâtiments, alors que la terraformation de la planète et la création d’une atmosphère respirable durera encore cinquante ans. Il raconte: «J’ai pensé que si j’avais un jour la chance de raconter une histoire se déroulant dans ce monde, j’aimerais que ses protagonistes soient ces enfants-là, âgés d’une vingtaine d’années.» Cette opportunité s’est bien présentée, et a séduit Ridley Scott qui l’a aprouvée. Dans leur traitement développé initialement pour la plateforme Hulu appartenant au groupe Disney (comme la Fox), Fede Alvarez et son partenaire d’écriture Rodo Sayagues ont situé l’action de leur histoire entre ALIEN, LE 8ÈME PASSAGER et ALIENS, LE RETOUR.

En coulisses, l’annonce d’une diffusion du film sur Hulu était en réalité un «plan B», une manière d’avancer et de lancer la production du film pendant la période difficile suivant la crise de la pandémie, alors que que le public n’était pas encore revenu dans les salles. Le nombre des entrées augmentant progressivement, en juin 2023, Disney a annoncé que ALIEN: ROMULUS sortirait bel et bien au cinéma en août 2024. D’autres informations positives ont suivi, notamment le retour des vétérans de l’équipe des effets spéciaux de créatures d’ALIENS - les ateliers d’effets spéciaux Legacy Effects et Studio Gillis - l’utilisation de décors concrets construits dans les studios Origo de Budapest, en Hongrie, ainsi que le recours à des maquettes d’astronefs, incorporées aux effets visuels 3D signés par ILM et Weta. Bref, l’illustration même de la fidélité de Fede Alvarez à l’esthétique de la saga, et aux styles visuels de Ridley Scott et James Cameron.

Des héros d’une vingtaine d’années

Fede Alvarez aime mettre en scène de jeunes protagonistes dans ses films d’action ou d’horreur, à la fois pour plaire aux spectateurs du même âge qui vont fréquemment au cinéma, mais aussi parce que de jeunes héros qui manquent d’expérience ont par définition plus d’obstacles à surmonter lorsqu’ils sont confrontés au danger. Les personnages principaux d’ALIEN : ROMULUS ont tous une vingtaine d’années. Et la manière dont ils vivent dans cette lointaine colonie refléte le ressenti d’une partie de la jeunesse actuelle, qui ne sait pas comment envisager l’avenir, comme l’explique le cinéaste: «Imaginez ce que vous ressentiriez si vous deviez patienter pendant cinquante ans avant de pouvoir respirer à l’extérieur sans scaphandre, avant de voir le soleil se lever au travers d’une atmosphère protectrice ! Nous nous sommes basés sur de vraies raisons scientifiques quand nous avons décidé que cette colonie serait installée sur le côté obscur de la planète. Cela vient du fait que l’on ne peut pas être exposé en permanence à la lumière solaire en l’absence d’atmosphère : non seulement on baignerait dans un flux constant de radiations cancérigènes, mais en plus, on serait exposé à des températures infernales qui détruiraient progressivement les équipements et les scaphandres. La seule solution consisterait donc à vivre de l’autre côté, sur la face cachée dans l’ombre, dans une nuit permanente, avec le sentiment pesant et déprimant provoqué par l’absence de lumière naturelle.» Tel est le contexte que l’on découvre au début de cette histoire.

À présent, laissons la parole à la comédienne Isabela Merced qui incarne Kay. ESI a eu le plaisir de l’interviewer récemment, pour en savoir plus sur les coulisses du tournage de ce film tant attendu…

Entretien avec Isabela Merced (Kay)

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Après avoir fait ses débuts à Broadway à l’âge de dix ans dans la comédie musicale EVITA, Isabela Merced a joué dans de nombreuses séries, puis a décroché à 15 ans le rôle féminin principal de la fille de Mark Wahlberg dans TRANSFORMERS, THE LAST KNIGHT (2017). Elle est devenue ensuite l’exploratrice préférée des enfants dans DORA ET LA CITÉ PERDUE (2019), charmante adaptation en prises de vues réelles des livres et de la série animée, a partagé l’affiche avec Jason Momoa dans le film d’action SWEET GIRL (2021), s’est hélas égarée dans la toile de l‘atroce MADAME WEB (2024) mais revient en force dans ce nouveau chapitre de la saga ALIEN.

Que pouvez-vous nous dire sur votre personnage ?

Kay est originaire du même endroit que tous les autres membres de l’équipe. Elle vit dans la colonie, avec son frère Tyler, qui est joué par Archie Renaux. Kay est la plus jeune du groupe, probablement la plus innocente et la plus pure, aussi. C’est un coeur tendre, et je la trouve émouvante. C’est utile d’inclure des personnages de ce genre dans un film de science-fiction. Cela permet de décrire des protagonistes aux caractères et aux sensibilités variées, afin que chaque spectateur puisse se reconnaître au moins dans l’un d’entre eux, et tremble encore plus quand ils se retrouvent dans des situations terrifiantes.

Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Cailee Spaeny, qui joue le rôle principal du film, et avec les autres jeunes acteurs du casting ? Comment avez-vous toutes et tous fait en sorte que vos interprétations de ces personnages qui vivent dans une lointaine colonie spatiale soient aussi réalistes et crédibles que possible ?

Cailee Spaeny a le don de rendre crédible tout ce qu’elle joue, en trouvant les moyens d’ancrer sa performance dans la réalité. Je peux dire sincèrement que je ne l’ai pas vu jouer une seule scène, un seul moment pendant lequel je n’étais pas convaincue de la véracité de ce qui se passait. J’ai été vraiment honorée de pouvoir collaborer avec elle sur sur film, et de partager cette expérience. Je pense qu’elle est l’actrice et la femme idéale pour jouer le rôle principal de ce film. A titre personnel, j’ai découvert que nous avions beaucoup de choses en commun. Nous sommes toutes les deux originaires de la région du Midwest des États-Unis, et avons commencé à jouer à un très jeune âge, et cela nous a très vite rapprochées. J’ai essayé de me hisser à son niveau, et je peux vous dire que ce n’est pas évident, car Cailee travaille énormément, en se donnant à 200%. Ce tournage a été vraiment épuisant pour elle. Et franchement, je ne sais pas comment elle a réussi à tenir le coup. Je lui disais tout le temps “Je ne sais pas comment tu gardes une telle énergie. Tu dois être tellement fatiguée…” Je pense qu’elle était à bout de force, mais qu’elle était tellement impliquée dans le film qu’elle ne s’en rendait plus compte. J’ai fait de mon mieux pour la soutenir et la rassurer en tant qu’actrice et pour l’aider à titre amical, et elle faisait de même pour moi. Quel que soit le problème, Cailee était toujours présente. J’espère que mon affection a pu contribuer à l’aider. Tous les jeunes acteurs du film ont formé un groupe sympathique et solidaire. L’ambiance a été excellente. Jouer dans les décors construits pour le film, et sous la direction avisée de Fede nous a tous aidés à croire à la réalité de cet univers.

Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée quand vous avez découvert les créatures fabriquées pour le film ?

L’équipe de Legacy Effects a fait un si bon travail que j’ai pris énormément de plaisir à les observer. J’ai adoré voir les facehuggers radiocommandés en action, et ceux qui étaient inertes et placés sur des tiges. C’était génial à voir ! Mais la créature que j’ai trouvée la plus fascinante était le xénomorphe. Ils en avaient fabriqué plusieurs versions. Il y avait un xénomorphe totalement animatronique et radiocommandé, un autre qui était à moitié animatronique pour la tête, et à moitié animé par un homme très grand et très mince portant une partie du costume, et d’autres xénos qui étaient juste des costumes complets portés par des acteurs. Grâce à sa fine silhouette, le comédien grand et et fin dont je vous parlais avait la structure corporelle idéale pour entrer dans l’enveloppe d’un xénomorphe, et pour bouger comme il le fallait. C’était passionnant à observer. J’ai été frappée par la façon dont les créatures bougeaient. Et par le soin apporté aux plus petits détails pour que tout semble crédible. Je peux vous assurer qu’aucune chose n’a été négligée dans ce film. Tout a été conçu et exécuté avec soin, dans tous les domaines : la bave gélatineuse des créatures, les affichages lumineux des décors, les traces d’usure des accessoires qui venaient à peine d’être fabriqués…Tout a été remarquablement bien détaillé.

Pourriez-vous raconter aux lecteurs d’Effets-spéciaux.info comment s’est passé le tournage d’ALIEN : ROMULUS à Budapest ?

C’était génial de travailler avec les équipes hongroises. Elles étaient fantastiques et bossaient dur. Je dois dire que j’aime leur sens de l’humour cinglant. Tous les hongrois de notre équipe étaient drôles et totalement concentrés sur leur travail et sur la qualité du résultat. J’en ai déjà parlé, mais j’ai adoré collaborer avec l’équipe de Legacy Effects sur les effets concrets de maquillages et de créatures. C’était fabuleux de voir cela de près. Et bien sûr, l’autre choc, c’était de se retrouver dans les décors qui ont été construits pour le film. Ces intérieurs de vaisseaux spatiaux étaient hallucinants ! (rires) Ils étaient réellement organisés comme si l’on avait installé les différentes salles et couloirs de vrais vaisseaux dans ces plateaux géants. A tel point qu’il fallait mémoriser comment ces dédales de pièces et de corridors étaient disposés pour pouvoir retrouver la sortie des plateaux ! (rires) Blague à part, je dois dire que je n’avais jamais vu de tels décors. Ils étaient si hauts, tellement grands et spectaculaires. Ils me fascinaient dès que j’arrivais sur le plateau le matin. Je profitais des moments de pause pour continuer à les observer, et à les explorer en allant dans des coins plus éloignés. J’étais sidérée par le degré de minutie des détails : tout semblait fonctionner réellement, le moindre bouton paraissait crédible et utile. Fede Alvarez est un mega-fan de la franchise ALIEN, et tous les artistes et les techniciens qu’il a réunis le sont aussi. Quand vous créez quelque chose avec une telle sincérité, et que vous êtes entourés par des gens aussi passionnés, vous êtes déjà sur la bonne voie.

J’imagine que vous savez que Ridley Scott avait préparé la scène du chestburster dans ALIEN, sans prévenir les acteurs qui entouraient John Hurt de ce qui allait se produire, pour mieux capter leur surprise sur le vif. Fede Alvarez a-t-il essayé d’utiliser les mêmes trucs sur vous, pour vous effrayer ?

(rires) Oui, je vous confirme qu’il a essayé de le faire ! Je dis bien “essayé” (rires). Pour ma part, je ne suis pas trop fan de cette sorte de choses, car ma première réaction à ce genre de choc est de rire, ce qui ne convient pas du tout à ce type de films ! Mais cela n’a pas découragé Fede pour autant, et il a essayé de me surprendre à nouveau d’autres façons, notamment quand nous tournions des plans additionnels. Vous savez, quand on filme ce type de plans, il s’agit souvent de petits bouts de scènes destinés à compléter quelque chose ou à l’accentuer, ou d’une autre version d’un moment qu’il faut changer. Bref, ce ne sont pas des scènes complètes, mais juste de courts instants, des petites pièces de puzzle dont le réalisateur a besoin pour arriver à peaufiner une séquence et la mener à son aboutissement dramatique en termes d’impact et de suspense. Pour les acteurs, c’est un exercice extrêmement difficile, car il faut se replonger immédiatement dans le contexte dramatique d’une scène qui a été tournée des semaines ou des mois auparavant, sans que l’on rejoue les dialogues des moments précédents. Il faut retrouver la même énergie, les mêmes émotions, le même souffle, et se remettre dans le contexte, ce qui n’est vraiment pas évident à faire...Je crois que Fede voulait m’aider à sembler terrifiée, et au moment où l’on a filmé la première prise de ce plan-là, il a bondi d’un recoin du décor, affublé d’un masque souple de Venom, mais qu’il avait enfilé de travers. Il était trop drôle avec ce masque en vrille ! J’ai éclaté de rire, bien sûr ! J’espère que l’équipe qui tournait le making of a filmé ce moment-là, et qu’il sera inclus dans les bonus du Blu-Ray, car j’aimerais bien le revoir ! Toute l’équipe de tournage était morte de rire, tellement l’effet produit était le contraire de l’effroi que Fede espérait susciter !

Que diriez-vous aux lecteurs d’Effets-speciaux.info qui ont une vingtaine d’années pour les inciter à aller voir ALIEN : ROMULUS en salles ? Pensez-vous qu’ils vont apprécier de découvrir de jeunes héros confrontés à ces créatures ?

Oh oui, j’en suis persuadée ! Vous savez, Fede et son partenaire d’écriture Rodo Sayagues sont d’excellents scénaristes qui savent comment traiter dignement de jeunes personnages. Ils ne les prennent jamais de haut parce qu’ils manquent d’expérience: ils les traitent comme des gens intelligents, qui ont un autre regard sur les choses. Ils les respectent. Et pour rendre les choses intéressantes, ils réunissent des jeunes gens aux caractères très différents les uns des autres. Je dirais à vos lecteurs qu’ils trouveront certainement des personnages qui leur ressemblent dans le film, ou qui leur rappelleront un ami. En disant cela, je pense notamment au personnage de Bjorn, qui est interprété par Spike Fearn. Tout le monde a un «Spike» dans sa vie! Je n’en dirai pas plus, mais quand ils verront le film, vos lecteurs comprendront parfaitement ce que je veux dire.

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Author: Kerri Lueilwitz

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